31 octobre 2010

The Darkness

Test 360 :

genre : FPS
support : Xbox360 et PS3


Par Shinobi
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Les adaptations en jeux de comics ont souvent eu le talent de se faire oublier dès leur sortie. Je pense notamment au Beat'em all Spawn dont personne ne se souvient sur PS2, les multiples jeux de baston X-Men ou encore plus récemment Watchmen. Heureusement on note quelques exceptions, notamment l'excellent Batman Arkham Asylum. Et The Darkness dans tout ça ?

JOIN THE DARK SIDE. C'est l'histoire d'un jeune homme chevelu et vêtu d'un grand manteau noir, arrogant et plutôt égoïste. Je ne fais pas allusion au fan de Metallica mais à Jackie Estacado, membre intègre de la famille Franchetti, respectable et respectée dans le milieu mafieux new-yorkais. Entre quelques sorties dans des bars chics et réveils au milieu de poubelles, Jackie bosse en intérim pour son oncle Paulie. Trois fois rien, des petits boulots normaux pour un jeune de 21 ans : couler un bavard dans du béton, plastiquer une voiture, assassiner une taupe (l'espion, pas l'animal)...
Seulement voilà, à cause d'une petite malédiction que s'est payé un de ses ancêtres, Jackie devient possédé par le Darkness, entité surpuissante et dérangée, le soir même de ses 21 ans.
Le Darkness confère alors à son hôte, outre la capacité de faire sortir des tentacules par divers orifices, une belle panoplie de pouvoirs dévastateurs moyennant une obscurité quasi-totale. Vous l'aurez compris, il est question d'arpenter les bas-fonds de la ville afin de montrer aux égarés et aux malfaiteurs que l'horreur ici, c'est vous.


Ne me demandez pas d'où sort ce tentacule



I'M A TEENAGE VAMPIRE. The Darkness est un fps-couloir parfaitement linéaire. On avance dans les rues de New York...vides. A croire que les huit millions d'habitants restent tranquillement chez eux la nuit tombée. Enfin moi je dis ça j'en sais rien, je ne suis jamais allé là-bas. Dans tous les cas le métro est l'endroit principal pour récupérer les missions. Les pnj principaux nous guident dans l'histoire en nous indiquant où aller et quoi faire afin de stopper les agissements de Paulie Franchetti, le nouveau Don qui semble avoir pété une sacrée durite en plus d'essayer de nous tuer par tous les moyens. Par contre les autres pnj, ceux qui sont là pour faire joli, sont cons comme leurs pieds. En effet, en plus de zoner comme des bêtas dans le métro, ils nous suivent du regard en nous demandant toutes les deux secondes si "ça va", "tout roule" ou "ça biche ?" . A part ça les objectifs n'ont rien d'exceptionnels, on quitte le métro -oui je vais bien merci- et on va tuer tout le monde dans un lieu indiqué puis on revient au métro -ça va toujours, bonne journée- pour rendre compte de vos exploits. Parfois on devra aller détruire ou récupérer un objet mais cela revient globalement à nettoyer le lieu. Rien d'exceptionnel donc, mais -bordel oui, ça gaze !- The Darkness rattrape cette linéarité flagrante par des gunfights bien pêchus et dynamiques. 
On tient souvent une paire d'armes de poing, chaque gâchette du pad servant à tirer indépendamment avec l'une ou l'autre, et les pouvoirs conférés par le Darkness offrent une diversité bienvenue dans les affrontements. Ces derniers sont très nerveux et rapides, les ennemis comme Jackie meurent au bout de quelques balles et il est hors de question de rester à découvert pour canarder bêtement ce qui bouge. Il faudra se planquer, faire preuve de tactique pour contourner les ennemis à l'IA pas si mauvaise (on est loin du niveau de F.E.A.R mais cela reste acceptable). Ceux-ci se mettent à couvert, cherchent à vous déloger tout en vous insultant ou paniquent lorsqu'ils voient leurs paires se faire empaler par un tentacule géant. Ajoutez à cela des exécutions qui se déclenchent lorsque l'on va au corps à corps et l'excellent feeling des armes, on obtient finalement des sensations plus que convenable sur les riflettes. On peut tout de même regretter que le jeu se cantonne toujours au schéma :  métro, explorer le point A, tuer tout le monde, revenir au métro -oh ta gueule- et repartir pour le point B etc...Cela entraîne des allers-retours pénibles, d'autant plus que Jackie se déplace à la vitesse d'une limace sous valium. Vous pouvez imaginer ce que ça donne dans les rues désertes de Chinatown. Et ce ne sont pas les quêtes secondaires ennuyeuses et répétitives qui arrangent l'affaire.

INTO THE DARK. The Darkness ne réinvente pas le fps mais bénéficie des qualités propres au genre. Des combats intenses, une panoplie d'armes et de pouvoirs très correcte ainsi qu'une immersion bien maitrisée. Sur ce point le HUD se fait discret : minimaliste et masqué instantanément, les têtes monstrueuses qui apparaissent à chaque transformation servant d'indicateur de réserve d'ombre (le mana du Darkness), tandis que l'écran rougit et le son s'étouffe à mesure que l'on subit des dégâts. Egalement, si le body awareness est agréable, le motion blur l'est beaucoup moins. Floutant l'écran au moindre mouvement, il m'a souvent filé la gerbe et fatigué les yeux. Je peux dire que l'on s'y fait à la longue mais ça reste gênant, surtout lorsque le blur est sensible à ce point.
A part ça l'ambiance est l'un des gros points forts du soft. Le contraste entre obscurité et lumière est très réussi, rendant les environnements bien glauques et finalement l'ambiance colle très bien à l'univers sombre du comics. Les animations ne sont pas dégueulasses, quoiqu'un peu rigides, et les doublages ont bénéficiés d'un soin particulier (mention spéciale pour le Darkness, interprété par Mike Patton), ce qui mérite d'être souligné quand on voit la qualité des doublages en général dans les jeux. A l'inverse les animations faciales sont complètement à la ramasse. Les personnages n'ont aucune expression et leur visage est constamment figé quoiqu'ils disent ou qu'il se passe. Enfin la durée de vie est assez courte : comptez moins de dix heures en moyenne, soit environ trois si Jackie se déplaçait à vitesse normale.

Wesh gros, bien ou bien ?
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CONCLUSION :

The Darkness est un bon fps. A l'action nerveuse et dynamique, il applique astucieusement ce qui est bon dans le genre. Dommage qu'il pêche par sa linéarité, ses inexorables allers-retours et ses animations en deçà de ce que l'on est en droit d'attendre. Quoiqu'il en soit les amateurs de shoots bourrins, de métal et de tout ce qui est true dark seront ravis.

NOTE : 7/10
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