2 juillet 2012

Dead Space 2

Test PC :


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Par Shinobi


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genre : action/horreur
supports : PC, Xbox360, PS3
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L'année 2008 a été le commencement d'un déluge de brouzoufs pour l'éditeur Electronic Arts. A l'instar d'un Dreamworks annonçant une flopée de suites après un premier film à succès, à peine Mass Effect et Dead Space sortis EA projetait déjà les prochains opus de ces trilogies qui n'en étaient pas au départ. Sauf Mirror's Edge, à croire qu'une yamakasi asiatique et sexy attire moins qu'un poilu en grosse armure.

ISAAC A MERDE
Puisque vous êtes quelqu'un de vif, vous avez d'ores et déjà compris que Dead Space 2 fait suite au 1 et précède Dead Space 3 annoncé pour février 2013. Bravo. Pour rappel, Dead Space est un Space Opera horrifique s'inspirant pas mal  de la série des Alien et surtout de Event Horizon (dont le réalisateur est responsable des films Resident Evil et Mortal Kombat, entre autres chef d'oeuvres). 
Il n'y a pas qu'en Allemagne que la chirurgie esthétique dégénère
Dead Space 1 introduisait Isaac Clarke (pour Isaac Asimov et Arthur C. Clarke -référence culturelle !-), un ingénieur/éboueur de l'espace pris au piège dans un vaisseau infesté par les Nécromorphes, des cadavres monstrueux réanimés par un virus extra-terrestre. Le jeu empruntait beaucoup au gameplay de Resident Evil 4, à savoir une vue à la troisième personne par-dessus l'épaule pour livrer un survival-horror très orienté action. S'il ne brillait pas par son histoire, son ambiance et ses sensations lui ont permis de laisser un souvenir marquant chez les joueurs. On regrettait tout de même une perte progressive de son aspect survival au profit d'une action bourrine et intensive vers la fin, avec une tendance à abuser gratuitement du gore. Si le premier épisode était développé par EA, c'est Visceral Games qui se charge de la suite. Alors comme ma tante Véronique vous pensez pouvoir tirer des suppositions immédiates sur tout, en déclarant qu'il va y avoir du changement et que l'on ne va pas s'y retrouver oh là là. Laissez-moi donc vous abandonner à ce paragraphe, c'est tout ce que vous méritez.

DEG' SPACE
Regardez les screens, c'est pareil je vous dis ! Les graphismes n'ont pas bougé, le gameplay est le même, pareil pour le HUD et les systèmes d'upgrade et d'achat de matos. Mais n'exagérons rien, car si la base ne change pas vraiment, des variations viennent modifier ce que l'on connaissait de Dead Space.
Vomi dans 3...2...
Tout d'abord le jeu commence en fanfare en catapultant le joueur en plein foutoir. Vous débutez en camisole-slip de force pendant que tout le monde autour se fait charcuter et se transforme en monstres de façon hyper dégueulasses. Dead Space 2 annonce tout de suite la couleur, on n'est pas là pour faire dans la finesse. A l'écran il va y avoir de l'action, beaucoup de sang, et pas mal de remontées gastriques pour le joueur. En effet, là où le premier opus posait l'ambiance et l'horreur en allant crescendo, ce second épisode déglutie dès le départ une surenchère de gore en multipliant les scènes ultra-violentes, les mises à mort d'Isaac ridiculement trash et parfois trop longues (hoho regardez comme il se tord de douleur face à l'écran avec son oeil qui pend et ce monstre qui lui gerbe de l'acide dans la bouche !).
...1...
L'ambiance est toujours aussi réussie grâce à un rendu visuel fin et fluide, des musiques flippantes et des bruitages bien réalisés. Le soucis est que l'on a désormais l'impression de jouer un Rambo de l'espace en affrontant des ennemis plus nombreux et en assistant à des scènes ultra-trash qui n'ont même pas le bon goût de se prendre au second degrés. Lors des premières mises à mort dégueu on laisse passer, au bout de 2 heures et 50 scènes vomitives ça devient insupportable et risible. Le soft présente également de nombreuses scènes hollywoodiennes (QTE !) impressionnantes pour la plupart, dont l'échec se terminera par une mise à mort gerbante, vous l'aurez deviné. Si les dialogues lors des cinématiques sont plutôt bébêtes, forçant sur les clichés et stéréotypes vu mille fois, les doublages sont de qualités. Entendre le souffle, les cris ou les soupirs d'Isaac pendant les séquences de gameplay renforcent l'immersion, rendue très bonne avec un HUD discret affiché directement sur le personnage.

SATURNE AU VINAIGRE


Protip : les points faibles des boss brillent.
Concernant le gameplay, rien n'a changé (ou presque). Dead Space partait de la bonne idée de devoir découper les ennemis pour les tuer, et non en leur tirant dans la tête. Or cette suite a la fâcheuse tendance à multiplier les armes ou tirs secondaires explosifs. Cela est certes utile pour se débarrasser d'une horde ou d'une situation délicate mais annihile toute notion de finesse dans l'art de viser et de trancher. Les ennemis étant d'ailleurs plus nombreux, les affrontements sont par conséquent plus bourrins. Alors pour profiter vraiment des affrontements il vaut mieux préférer le Cutter de base, équilibré et obligeant à garder son sang-froid pour découper les monstres qui vous foncent dessus. D'autres joujoux jouissifs sont toujours de la partie comme le Trancheur, sorte de Cutter plus large ou encore le lance-scie qui hache menu les cibles au corps à corps. Oubliez le lance-flamme, le fusil d'assaut et autres pulse rifle qui sont  soit inutiles, soit exagèrent sur les explosions et rendent les combats idiots en faisant tout péter (et souvent le joueur avec). Quoiqu'il en soit les affrontements demeurent plaisants, les armes et coups au corps à corps sont dotés de sensations parfaites pour ressentir la violence et le recul au moment de leur utilisation. Cela intensifie le sentiment de manier des instruments lourds, en plus de l'encombrante mais indispensable armure.

Les phases d'apesanteur peuvent aussi filer la <blebg>
Ensuite, le déroulement est linéaire, il s'agit d'une succession de couloirs et de salles, généralement remplies de monstres. Cette linéarité est régulièrement ponctuée de boss, phases en apesanteurs ou -plus rarement- de courts passages en chute libre où l'on doit esquiver les obstacles tout en faisant gaffe à sa vitesse. 
Cependant si l'on prend plaisir à progresser, on ne se sent jamais complètement captivé ou impliqué dans ce que l'on fait. Visceral Games ayant troqué la peur pure au profit d'un gore plus intense, seuls quelques effets de surprises viennent réveiller la concentration du joueur l'espace d'un instant. Comme tout est question de surenchère, il n'y a pas non plus de scènes réellement marquantes. Tout au plus l'environnement changera légèrement mais le schéma sera prévisible, et finalement on avance en attendant la prochaine fusillade. Le manque total de narration n'aide pas non plus à s'attacher à l'histoire et aux personnages, même si des journaux audio disséminés viennent contribuer à l'ambiance, on finit par se foutre pas mal de cette histoire de secte et de monolithe. 
"C'est dangereux par ici...On se sépare !"
En sommes tout semble manquer de piment. Allez, il y a bien eu ce passage particulièrement stressant vers la fin où l'on est poursuivi par une créature invincible, ce qui provoque enfin le sentiment de pression qui faisait la qualité de DS 1. Car même si certaines situations peuvent être stressantes, notamment en cas d'encerclement ou de débordement, on constate malgré tout que l'action a remplacé définitivement l'horrifique. Et je parle pourtant du mode difficile, le seul mode qui limite un minimum les munitions et les soins.
Enfin on débloque bien une tenue et des armes surpuissantes pour refaire le jeu en difficulté plus élevée, mais à ce stade on a surtout envie de passer à autre chose.

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CONCLUSION
Décidément orienté action, Dead Space 2 est doté d'une ambiance à toute épreuve, aux affrontements violents et dynamiques. Pourtant quel dommage que le jeu s'engouffre dans un gore excessif et lassant à la longue. On regrette également un manque de scènes marquantes et une narration qui aurait mérité d'être plus soutenue. Enfin Dead Space 2 constitue un divertissement très efficace sur le moment,  mais aussitôt oublié une fois fini.

Note : 7/10
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